Au début des années 80, une nouvelle génération d’artistes se dresse contre la mort proclamée de la peinture. Réhabilitant la figure et les vertus du narratif, Di Rosa, Combas, Boisrond ou encore Alberola, se réapproprient la pratique picturale, en refusant toute limite. Ils revendiquent ainsi le droit à l’expression et au défoulement subjectif. Parce qu’ils entendent affirmer leur appartenance à la culture de l’époque, ils empruntent les codes de la sous-culture urbaine et populaire : BD, feuilletons télé, musique rock, graffitis, sont autant de sources d’inspiration mobilisées pour enfiévrer leurs peintures.
L’Allemagne connaît aussi, au même moment, un retour appuyé à la figuration. Nouveaux Fauves et Néo-Expressionnistes développent une peinture véhémente, parfois violente. L’art de Baselitz, de Penck et d’Immendorf se nourrit amplement des traumatismes nés de la guerre et de la division de leur pays. Sans programme ni théorie, ils témoignent de leur temps et font de leurs oeuvres une catharsis. L’espace de la toile est souvent saturé, le geste emporté, et le trait caricatural. Chez eux, l’outrance parle de résistance et de liberté.
Les artistes italiens de la Trans-avant-garde prônent un « retour aux formes traditionnelles de la peinture et de l'image imprimée ». Sandro Chia, Enzo Cucchi, ou encore Francesco Clemente revendiquent le droit à la subjectivité de l'artiste et à l'expression de ses propres sensations. Ils délivrent une peinture libre, qu’elle soit figurative ou non, inspirée de mythologie, d’allégorie et d’imaginaire. Chaque œuvre nous ouvre à un univers particulier, détaché de toute notion temporelle, conférant à ces artistes l’aura de visionnaires.
Miquel Barceló et Antoni Tàpies partagent le goût de la matière. Le premier est un artiste néo-expressionniste connu pour son approche expérimentale de la peinture et de la sculpture, qui aime inventer les matériaux et traiter la toile comme une surface pariétale. Le second est marqué par l’art informel et l’art brut. Les lacérations, entailles, griffures qui déchirent son œuvre disent la violence des deux guerres – civile et mondiale – antérieures, mais aussi l’oppression du franquisme, tout particulièrement en Catalogne. Deux personnalités puissantes au service d’oeuvres physiques et sensibles.
Tarif du cycle: à partir de 900 € (en fonction du lieu de l'intervention)
Conférence disponible aussi à l'unité: à partir de 250 €